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Mot-clé - punkonstrike

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[infolettre] Guerre froide et grève chaude

, 17:30

 

Uz Jsme Doma - Uprostred SlovLes Vilains Clowns - Imperial Transit Ford



 Salut à toi camarade distronaute,


Pendant la guerre froide, les Uz Jsme Doma étaient considérés comme illégaux par le parti unique. Du coup, entre 1985, année de formation du groupe et 1989, date de la révolution de velours en Tchécoslovaquie, le groupe ne pouvaient se produire que dans la clandestinité. Et sous couvert de poésie, bien souvent les textes de Uz Jsme Doma recèlent des messages politiques. Ce n'est bien évidemment que sous le régime de Vaclav Havel (après la fin bloc, donc) que le groupe a pu enregistrer leur premier album, "Uprostřed slov" ("Au milie des mots"). Album réédité par {!aNGRr!} sous la forme d'un superbe double dix pouces (10"/25 cm, le format intermédiaire).

Uz Jsme Doma - Uprostred SlovUz Jsme Doma - Nemilovany SvetUz Jsme Doma - Hollywood

La chute du mur aura été l'occasion pour le groupe de prendre son envol, de multiplier les collaboration et de bénéficier désormais de l'aura de groupe culte. {!aNGRr!} réédite, toujours sous la forme de superbes objets en double 10", les deux autres premiers albums post-guerre froide : "Hollywood" et "Nemilovaný svět" ("Un monde délaissé").

 

Les Vilains Clowns - Imperial Transit Ford

Avec Les Vilains Clowns on revient dans le classique du punk rock hexagonal. Originaire du Maine et Loire (Angers pour faire simple), le combo grimaçant aux maquillages effrayants (surtout par temps de pluie ou de salle surchauffée) sort son huitième album, en hommage à leur défunt véhicule parti trop tôt pour la Grande Casse Eternelle, lieu céleste où reposent en paix tous les camions qui ont rendu l'âme en servant la cause pas toujours facile du punk rock en tournée. Ouala. Sinon ça poutre bien, comme d'hab.

 

La suite icite...

 

#punkonstrike ... une bande son pour la grève générale

, 15:19

 
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Edito.

<Préambule zappable si nous somme en 2019>
Ce préambule s'adresse à ceux qui liront cet article dans cinq ou dix ans et qui chercheront à se remémorer le contexte de la grosse agitation sociale qui a déferlé sur l'hexagone en ce mois de décembre 2019.
Nous sommes donc le 5 décembre 2019 et aujourd'hui c'est un jour de grève nationale qui s'annonce comme historique, et probablement le début d'un mois complet de joyeux zbeul partout dans le pays. La quasi totalité des syndicats a appelé à la grève (même la CFDT... certes sous la pression de sa base cheminote, rendant le discours du très macron-compatible taulier Laurent Berger un poil confus) (et même les keufs!(*)), les étudiants eux ont commencé la veille à tenir des AG et à partir en manif, les transports en commun sont bloqués à 90%, des raffineries de l'ouest du pays sont bloquées provoquant un début de pénurie, et le soutien de la population est massif (sauf, et c'est curieux (non), dans les médias de garde où le mépris du peuple et l'arrogance bourgeoise prévalent as usual).
La cause de la grève, c'est la réforme des retraites mijotées par le gouvernement qui s'avère être une véritable bombe de destruction sociale.  En fait il n'y a rien de véritablement nouveau sous le soleil désespérément satanique des gouvernements successifs, il s'agit comme le disait un certain Denis Kessler, d'en finir avec les acquis sociaux du programme du CNR, le Conseil National de la Résistance, qui nous a donné, au sortir de la guerre, la Sécu, les retraites, les fonctionnaires et plein d'autres trucs cools. Juppé s'y était cassé les dents en 1995. Macron, qui se prend de plus en plus pour Thatcher, a décidé d'aller à l'affrontement. Soyons clair, nous sommes clairement en présence d'une stratégie du choc comme le définit Naomi Klein. Après un an de révolte des Gilets Jaunes, de manifestations ultra durement réprimées (le degré de violence policière est tel que les médias du monde entier s'en inquiètent), de grèves multiples dans tous les secteurs : les pompiers, l'éducation nationale (la morgue de Blanquer et son mépris à l'égard de ses propres fonctionnaires auront remontés ces derniers comme jamais, les syndicats de l'educ nat parlent d'un mobilisation historique du corps enseignant), la santé (une grève de urgentistes qui dure depuis des mois)... la réforme des retraites est venue couronner le tout. Si cette réforme passe, alors le pays sera en état de choc et on va régresser comme jamais on a régressé. C'est pourquoi cette grève qui commence aujourd'hui est capitale, ce pourrait bien être la victoire ou le chaos.
</fin du prémabule zappable>


Afin de donner une bande-son au mouvement, j'ai lancé le #PunkOnStrike (sur Mastodon évidemment, ne cherchez pas sur les collecteurs de données flico-publicitaires du capitalisme de surveillance, j'y suis pas). Avec dans l'idée de mettre sous ce mot-dièse des chansons punks (mais pas que) qui causent de grève et de syndicalisme. Quand j'ai lancé l'idée j'avais quatre titres en tête : Strike des Thugs, La Grève de Zabriskie Point, La Huelga de Sin Dios, et General Strike de DOA. Je me suis dit que j'en trouverais bien au fur et à mesure.
Et bien c'est pas aussi simple que ça. Autant des titres qui font l'apologie de la rébellion, du combat, de la lutte (plus ou moins sous-entendue armée), ça on en trouve. Mais des titres à connotations syndicale et ouvrière, ça court pas les playlist dans notre contrée.
Je me suis demandé pourquoi, et j'entrevois une réponse : c'est que le syndicalisme et la grève, c'est un truc de communiste, et que dans le punk on est plutôt anarchiste. Ca explique aussi qu'en Espagne on trouve plus d'apologie de la huelga que par chez nous : leur syndicat de référence c'est la CNT/FAI, un anarcho-syndicat qui s'est illustré pendant la guerre civile par ses pratiques à la fois antifascistes mais aussi de révolution sociale. Chez nous c'est la CGT. Et généralement les punks ont plus souvent affaire au service d'ordre du syndicat qu'à ses guitaristes. Ya un historique quoi... Et c'est dommage parce qu'entre la charte d'Amiens, les grèves de 36, les grèves des mineurs de l'après-guerre, les radio libres (Loraine Coeur d'acier), y'aurait bien des passerelles (plus jeune, on tapait l'incruste à radio mon païs, la radio de la cégète à tolosa, dans "plus de bruit"), et des imaginaires à gueuler.
Et du coup pour trouver des chansons punk qui rendent hommage aux grèves et au syndicalimse, je me suis dit que j'allais me tourner vers les rude boys, les red skins, les prolos du punk quoi...

(ah tiens à ce sujet, vous connaissez la blague du skin, du punk et du hippie ? C'est un skin, un punk et un hippie qui cohabitent dans un appartement (oui c'est improbable mais c'est une blague, alors pensez suspension d'incrédulité, pensez gag)... et là, paf, l'immeuble en question prend feu dans la journée. Un seul des trois survit, lequel ?... le skin, c'est le seul qui soit allé bosser)

Donc je me tourne vers les groupes classe ouvrière friendly : la Brigada, les Brixton Cats, Ya Basta...  Ben la pèche est pas terrible non plus. La Brigada prend le tromé pour faire coucou aux camarade de la CNT (Ligne 2), Ya Basta vante la solidarité qui règne "par le biais des syndiqués", mais ça parle de la guerre d'Espagne (Barcelone)... Le combat ne vaut une chanson que quand il est armé (FTP, Espagne 36, Palestine, Chiapas...). Les grandes grèves hexagonales, y compris celle de 95, n'ont pas laissé beaucoup de trace dans notre folklore rock'n roll.
Cela dit, on trouvera ici et là des clins d'oeils aux grèves d'hier (et aux luttes d'aujourd'hui) chez Hors Contrôle, qui n'aura cessé de revendiquer l'héritage de la classe ouvrière (d'ailleurs le morceaux "les luttes d'hier et d'aujourd'hui" appelle clairement à voter la grève générale). Mais à l'heure où j'écris ce billet, seul un groupe basque de la fin du siècle en appelle ouvertement à la grève générale, les Skadichats.

Je vais entamer cette journée par le bon vieux "General Strike" de DOA.
Si vous en connaissez d'autres, n'hésitez pas à alimenter le hashtag #punkonstrike sur Mastodon, où à m'écrire à abfab(ad)ladistroy.fr


Et bonne grève à tous !

abFab


(*) "[...]Pour autant, Alliance n’incite pas ses membres à retourner dans la rue. « Il n’y aura pas de convergence des luttes. Vous ne nous imaginez tout de même pas manifester auprès des cheminots de la CGT. L’accueil risquerait de ne pas être très tendre », concède le syndicaliste.[...]" (hu hu hu)